La ville d’Abengourou est en train de vivre un phénomène dangereux. L’utilisation du gaz butane dans le transport communal. Notamment, les taxis communaux. ENQUÊTE!
Malgré l’interdiction du gouvernement, la dangereuse
pratique de l’utilisation du gaz butane par les chauffeurs de taxis, qui a
court dans des villes de Man, Bouaké et Yamoussoukro, Daloa a touché la ville
d’Abengourou et y a même pris de
l’ampleur. Tous les taxis ou presque
roulent au gaz butane sans être inquiétés, au mépris de la vie des
usagers. Il est 21 h43 min, en mars 2024
nous faisions les cent pas au quartier HKB. Non loin d’un dépôt de gaz, une
scène insolite s’offre à nos yeux. Dans la pénombre, nous voyons des véhicules
garés et autour un mouvement incessant de personnes. Nous nous approchons pour
nous délivrer de nos doutes. Nous découvrons des chauffeurs de taxis communaux (de couleur rouge) s’adonnant à une
opération de transfert de gaz butane
dans une bonbonne de gaz installée dans le coffre de leurs véhicules. Cette situation
attire évidemment notre attention mais nous n’en faisons pas un plat. Mais au fil
des jours, nous découvrons ce phénomène est répandu. Car, nous le constatons finalement
dans pratiquement tous les points de vente de gaz butane. Et, ce qui est curieux,
cela se fait la nuit (entre 19 heures et 23 heures).
Pourquoi les
taxis utilisent-ils du gaz butane ?
L’une des principales raisons avancées par les
chauffeurs et propriétaires de taxis, est le coût élevé de l’essence et du
gasoil. Pour eux donc, utiliser le gaz butane fait leur affaire. « Si
nous n’utilisons pas le gaz, nous ne pourrons pas faire de recette, car le
carburant coute très cher. Il faut utiliser au moins vingt (20) litres d’essence
qui coûte 21 000 FCFA pour espérer terminer la journée. Avec trois (3) bonbonne de gaz butanes qui
coûte environ 6600 FCFA, nous arrivons à terminer la journée avec en bonus des
recettes satisfaisantes », révèle K.S, un conducteur de taxi interrogé.
Un autre laisse entendre clairement,
cette situation peut changer si le carburant diminue. « Quand on travaille, c’est
pour gagner. C’est notre gagne-pain. Chaque fois, le carburant augmente. Ici,
on ne peut pas augmenter le transport au risque ne pouvoir faire notre recette.
On est obligé de rester sur le prix de 200 FCFA pour les taxis communaux.
L’utilisation du Gaz est peut-être dangereux mais on est obligé d’utiliser ça
pour nous en sortir », fait-il savoir.
Les vendeurs de
gaz se frottent les mains
Les commerçants de gaz d’Abengourou se frottent les
mains. Bien que ce phénomène puisse avoir des répercussions négatives,
les vendeurs de ce produit en font fi. Ils sont seulement intéressés par le gain. Pour un coût de 2200 FCFA par
bouteille de gaz butane, O.F vend au quotidien entre quinze (15) à vingt (20)
bouteilles de gaz butane. « C’est
cela notre travail, cela nous nourrit et nous permet de satisfaire nos besoins
», justifie-t-il. Mais pour le risque auquel il expose les usagers, il
affirme « qu’il n’y a pas
de danger à utiliser le gaz butane en lieu place de l’essence ou le gasoil ».
Il explique que, «la bonbonne de gaz est installée dans le coffre des
véhicules entre 25 000 FCFA et 30 000F CFA ». Il refuse toutefois de
nous expliquer le mode de branchement.
Les conséquences
de l’utilisation du gaz butane
L’utilisation du gaz butane dans le transport, précisément au niveau des taxis communaux est un danger permanent pour les usagers. En effet, l’inhalation du gaz par les usagers à chaque course pourrait constituer un souci de santé pour les populations. Par ailleurs, le danger est permanent car ces véhicules courent le risque d’une explosion à tout moment. Pour preuve des taxis ont été consumés, il y a quelques années, en pleine opération de chargement de gaz à Daloa, à Yamoussoukro et à Bouaké. Il y a également l’entretien de ces taxis qui laisse à désirer. Cela ajouté à l’utilisation du gaz butane, le danger est encore plus grand. Impuissantes, les populations les empruntent bon gré mal gré quotidiennement au péril de leur vie. L’utilisation du gaz butane dans le transport communal cause souvent une pénurie de gaz au détriment des populations qui l’utilisent dans les ménages. Vivement que les autorités compétentes réagissent rapidement pour éviter des drames. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ?
Oka Camille
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