Un présumé trafiquant d’animaux a été mis aux arrêts le jeudi 7 mars 2024 à Soubré, localité située à l’ouest de la Côte d’Ivoire avec deux peaux de panthères et une peau de ratel.
Ce dernier a été interpellé au moment où
il s’apprêtait à écouler son trophée de chasse dans une enceinte de la ville.
L’arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité
de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de
la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF)
et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.
C’est
en début de matinée du 07 mars 2024 que les hommes de l’UCT, de la DPFE-MINEF
avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la
lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées
dans la ville de Soubré où était retranché un présumé trafiquant de peaux de
panthères. L’assaut a été mené au moment où ce dernier s’apprêtait à passer à
la vente de sa contrebande. Le présumé trafiquant a été interpellé avec une
peau de panthère juvénile.
L’interpellation
faite, les éléments de l’UCT remontent de fil en aiguille pour saisir une
deuxième peau de panthère juvénile et une peau de ratel chez un chef
traditionnel de la région de la Nawa. Le présumé trafiquant y avait stocké les
peaux d’animaux dans le but d’avoir le protectorat du chef et échapper à une éventuelle
interpellation suite à son commerce de peaux d’espèces protégées. D’après les
premiers éléments de l’enquête, ce présumé trafiquant subventionnent des
braconniers à l’effet de lui fournir des produits d’espèces animales rares.
Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de
circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, le prévenu
a été placé dans la foulée en garde à vue au commissariat de Soubré. Après
quoi, il a été déféré le mercredi 13 mars 2024 à la Section de Tribunal de
Soubré. L’affaire a été mise en procédure de flagrant délit et le suspect a été
placé sous mandat de dépôt.
Si le contrebandier est reconnu coupable, il risque
une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à
300.000 FCFA si l’on se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif
à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.
Faut-il, le rappeler, les peaux de panthères trouvées
chez le trafiquant appartenaient à deux jeunes panthères qui n’ont pas eu le
temps de se reproduire. Ce qui démontre clairement que les trafiquants sont
sans scrupules et sont appâtés uniquement par le gain d’argent.
L'Union
internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la panthère
comme quasi menacée en 2008, puis a élevé le classement à espèce vulnérable en
2016. Les principales menaces pesant sur l'espèce sont le trafic pour sa peau
et ses os, utilisés en pharmacopée traditionnelle asiatique ainsi que les
conflits avec les propriétaires de bétail et la raréfaction de ses proies.
La
panthère est protégée au titre de l'annexe I de la Convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
(CITES) depuis juillet 1975, c'est-à-dire que l'exportation d'un spécimen
nécessite la délivrance et la présentation préalables d'un permis
d'exportation.
En Côte d’Ivoire, la panthère est inscrite à l’annexe I de la loi ivoirienne n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n°65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. L’animal est intégralement protégé, donc le transport, la capture, la possession, la commercialisation d’un spécimen vivant ou mort est formellement interdit.
Sercom
Veuillez laisser un commentaire